Seul·e on va plus vite, ensemble on va plus loin

Par Clotilde Ast, membre du Conseil d’administration

J’ai eu la chance de participer fin novembre à la Rencontre artistique de l’ASSITEJ International à Belgrade et Novi Sad, en Serbie. J’ai été marquée par la richesse de l’intelligence collective, surtout quand on la place à une échelle qui dépasse notre réseau quotidien. Rencontrer des gens de Macao, d’Islande, du Lichtenschtein, du Danemark, d’Afrique du Sud ou de Nouvelle-Zélande. Se rendre compte qu’on se connaît sans se connaître, que nous n’avons pas les mêmes réalités (démographiques, économiques, politiques) mais que ce sont les mêmes valeurs, les mêmes pensées qui nous animent, cela donne de la force et du courage.

Juste après, les 5 et 6 décembre, a eu lieu à Nancy la deuxième Rencontre nationale des Plateformes, et ce fut la même émotion partagée ! En plus de la joie de se rencontrer et des moments de convivialité (sur la piste de danse, au son enfiévré du juke-box), il y a eu l’évidence de ce qui nous unit et du chemin qui reste à parcourir pour que « égalité » ne soit pas un mot creux. En effet, les témoignages de nos ami·es de la Guadeloupe ou de Mayotte nous ont rappelé que même si nous sommes tous·tes censé·es avoir les mêmes droits, c’est très loin d’être le cas. On le sait, on en a entendu parler mais nous n’imaginons pas les réalités vécues dans ces territoires ultra-marins où les citoyen·nes ne sont pas représenté·es ou respecté·es dans leur diversité ; où le droit élémentaire ne s’applique pas ; où il peut se passer plusieurs jours sans accès à l’eau.

A la veille de lancer sur tous les territoires une grande concertation avec les DRACs et les collectivités territoriales autour des enjeux que nous défendons collectivement (le soin à apporter à la jeunesse, les droits culturels, l’éducation artistique,…) il était important de recevoir ces paroles.

C’est chargé·es des expériences partagées (et de saint-Nicolas en pain d’épice…) que nous nous sommes séparé·es à Nancy, sachant que la route est longue mais que nous ne sommes pas seul·es. Penser globalement, agir localement, c’est l’engagement qui ressort encore et toujours de nos échanges. Le maître mot est la solidarité, alors n’oublions pas de nous serrer les coudes et pas seulement tous les 2 ans ! Alors que j’écris ces mots, la loi immigration vient d’être adoptée par le parlement. Cela prouve que notre engagement est plus que jamais nécessaire. Les idées de l’extrême droite gagnent du terrain à une vitesse vertigineuse et c’est à nous d’agir pour empêcher la bêtise et l’obscurantisme d’infliger toujours plus de souffrances aux populations et aux enfants qui sont déjà les plus fragiles.

Alors ce que je souhaite pour 2024, c’est que nous soyons de plus en plus nombreux·ses à nous engager car, c’est une loi physique, plus on sera, plus loin on ira – sans compter que plus on est de fous, plus on rit !

Bonnes fêtes à toutes et tous !

22 décembre 2023
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