PROMÉTHÉE, dont le nom en grec signifie celui qui réfléchit avant d’agir.
Il y aura des spectacles.
Il y aura des rencontres avec les artistes, les comédien·nes, danseur·ses, musicien·nes, circassien·nes, marionnettistes…
Il y aura des ateliers où vous jouerez, lirez, éclaterez de rire, discuterez, interviendrez…, langue, jambes et tête en mouvement !
Il y aura la boum.
Il y aura l’immense cour du Palais des papes et le spectacle, « Un Prométhée », qui n’existera que pour vous, ce jour-là, à cet endroit.
Il y aura vous, à l‘honneur !
Vous les 400 !
L’essentiel ! Vous ! Toi et toi et toi… qui arrives de Rouen, Lille, Grenoble… de Chine, de Pologne, d’Ukraine, de Tunisie…
Il y a vous et nous, ensemble, embarqués dans la même aventure, « cette aventure prodigieuse de la vie »1. Sur une terre qui ne tourne pas toujours rond, enfants du monde, vous nous criez : « Ecoutez-nous ! ». Alors, avec les artistes et les marionnettes du spectacle, Prométhée en tête, nous descendrons dans la rue pour dire, scander, chanter haut et fort ce qui vous révolte, ce qui est juste, ce dont vous rêvez. Dire ce que vous désirez dans ce monde que vous habitez, que nous habitons. Et, avec vous, « nous réclamerons du beau, du bon, du juste, du meilleur ». Vous dites : « la terre reste à l’enfant », « pas besoin d’être un adulte pour changer les choses ». Oui, la terre vous appartient. Oui, nous vous prenons au sérieux. Oui, vous y avez toute votre place et nous y sommes avec vous. Alors, cette terre, nous ne vous laisserons pas seuls avec elle, nous ne vous abandonnerons pas, vos rêves nous habitent, c’est pour cela que nous sommes ici à Avignon avec vous. Avec ce qui nous fait vivre : le théâtre, la danse, la musique, les mots, les marionnettes… Ces arts vivants qui nous rassemblent, en Avignon, mais pas seulement. Essentiels ! « Le partage n’a pas d’âge ». Tel Prométhée, cherchons comment ensemble rendre ce monde plus juste, comment prendre soin de tous les vivants, de vous, jeunesses !
Vous dites : « Liberté, égalité, fraternité, ça ne devrait pas être compliqué ». Alors rêvons et à ces mots inscrits au fronton des mairies, de vos écoles, vos collèges – un héritage – ajoutons solidarité, justice, paix… à vous d’en continuer la liste. Les idées ne vous manquent pas. Vous êtes encore « au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée (…), aux tout premiers chapitres d’une longue et fabuleuse épopée »2 . Faites sonner les mots les uns avec les autres, écrivez un long poème ! Nous avons confiance en votre imagination, votre ténacité, vous y arriverez ! Brandissez bien haut vos banderoles. Et « que tous les Zeus arrêtent de nous manger notre monde ! »
1.Edgar Morin
2.Ariane Mnouchkine, metteure en scène du Théâtre du Soleil