Continuons d’écouter la parole des artistes

La pensée au coeur

Le 14 novembre dernier ont eu lieu au Théâtre de la Ville-Espace Pierre Cardin à Paris les Assises nationales Arts vivants, Enfance et Jeunesse, organisées par Scènes d’enfance – Assitej France. Réunissant plus de 300 professionnels, ce temps de rassemblement a permis d’exprimer collectivement le dynamisme d’une profession fédérée et structurée, de repositionner les urgences et les chantiers à venir, en plaçant la création au centre des priorités.

En ouverture de la plénière, Emilie Le Roux, metteure en scène (Les Veilleurs Cie), a présenté une analyse brillante, sincère et engagée de notre milieu, celui des arts vivants pour l’enfance et la jeunesse. Son intervention, consultable ici, re-situe la problématique d’un secteur sous pression et qui a cédé aux injonctions du tout libéral : produire plus de spectacles en moins de temps et avec moins d’argent, un temps de montage et un prix de cession minimum, et rester pourtant exemplaires en matière d’exigence artistique.

Cette intervention rappelle à quel point notre secteur a non seulement intégré les injonctions du néolibéralisme mais les reconduit activement. Engagés et souvent empêtrés que nous sommes dans nos créations, nos dynamiques et nos fragilités, nous oublions vite de questionner nos propres responsabilités, parce que oui : quand est-ce qu’on arrête ? Qu’est-ce qu’on fait ? Et pour aller où ?

Ces questions ne sont pas nouvelles mais il importe de les poser à nouveau, et de remettre au centre des rencontres qui vont rythmer ce Tour d’enfance jusqu’en mars 2019 une pensée honnête et critique.

Continuons d’écouter la parole des artistes, chercheur-e-s et professionnel-le-s qui s’interrogent sur ces questions. Leurs analyses sont politiques et ont le pouvoir de nous fédérer et de nous mettre en mouvement. Et commençons par nous demander, chacun-e à notre niveau, quelles sont nos alternatives.

Puisque c’est bientôt l’époque des vœux, je souhaite que, tout au long de ce Tour d’enfance, la pensée nous renverse, nous déplace et fasse contagion, et que de nouveaux et nouvelles venues nous rejoignent et s’emparent de ces questions, pour que nous puissions y répondre, ensemble et en cohérence avec nos engagements.

Céline Garnavault, vice – présidente de Scènes d’enfance – ASSITEJ France

20 novembre 2017
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